Historique

Au début du 20e siècle, c’est l’ère de la colonisation dans les Cantons-de-l’Est (ou Eastern Townships, comme on disait dans le temps). Les ancêtres Perron, Alphonse et Anna, s’installent dans le rang 10 de St-Isidore d’Auckland en 1905. Ils arrivaient de la Beauce avec deux oncles qui voulaient fuir le travail dans les mines pour donner une meilleure vie à leur descendance. Ils défrichent leurs premiers âcres de terre et construisent leur petit camp de pionniers.

Bien sûr, les gros érables qui poussent au fond de la terre produisent du beau sirop d’érable. Chaque printemps, les frères, sœurs, parents et voisins font le va-et-vient jusqu’à la cabane à sucre pour y saucer la palette et ramener leur cruchon du fameux liquide.

En 1924, Alphonse bâtit la grande maison paternelle, habitée depuis par toutes les générations suivantes.

Grand-père Adrien a suivi les traces de son père Alphonse, auquel il a succédé. Grand-mère Adrienne en a fabriqué de ces fameux pains de sucre d’érable. On se plaisait à les hacher sur du bon pain de ménage qu’on arrosait ensuite de crème. C’était l’habitude d’Adrien de commencer et de finir un repas avec du sirop d’érable. Le pot trônait au milieu de la table à chaque repas.

Dur de passer le temps des sucres sans passer par la cabane à sucre… Les produits d’érable, ça fait partie de nos gênes Perron!

Gaston et Jacqueline prennent possession de la ferme en août 1976. À ce moment, l'érablière est peu fonctionnelle. Depuis quelques années déjà, Adrien ne faisait que très peu les sucres. Gaston prend donc la relève de la ferme et choisit, avec Jacqueline, d'exploiter à nouveau l'érablière en y faisant chaque année beaucoup d'améliorations.

L'érablière compte à cette époque de 700 à 800 entailles, sur chaudières. La cabane est sur terre battue et peu confortable; on y trouve un poêle a bois, une petite table et quelques chaises. On chauffait l'eau dans un bassin sur le poêle pour laver les filtres à sirop (appelés aussi bonnettes) à la main, et un petit coin servait à cuire les crêpes. La cueillette de l'eau d'érable se faisait à bras d'hommes avec un seau. Ceux-ci couraient d'arbres en arbres et vidaient l’eau dans une réserve, d'une tonne, montée sur un traineau tiré par un tracteur. À l'époque d'Adrien et de son père Alphonse avant lui, un cheval faisait ce travail. Transportée à la cabane, cette eau sucrée subissait une longue cuisson dans un grand bassin alimenté au bois.  Parfois, lors des journées de grosses coulées, il fallait bouillir toute la nuit afin que les bassins soient vides pour recevoir l'eau du lendemain.

En 1991, Gaston construit une nouvelle cabane plus pratique et plus confortable où l'eau était acheminée par un système de pompage.
D’année en année, le travail devient moins ardu et beaucoup d'améliorations sont apportées. Toute l'érablière finit par être installée sur tubulure, en augmentant le volume chaque année, si bien que l'érablière familiale compte 6000 entailles.

En 2010, c'est Hugo Perron et son épouse Isabelle qui ont reprit l'érablière familiale.

« Moi, Hugo, j’ai autant la passion qu’avaient mon arrière-grand-père, mon grand-père et mon père. Je crois que l’eau d’érable ne coule pas juste dans les arbres, elle coule en nous aussi… Cette passion, ma famille et moi l'avons transmise à ma conjointe Isabelle et depuis 2010, nous poursuivons ce qu’ont amorcé ceux qui nous ont précédés. ».

Isabelle est en charge de la cuisine de transformation (certifiée Mapaq) des produits de l'érable et de leur mise en marché.

Ensemble, ils forment une solide équipe et ils ne manquent pas de projets et d'idées pour continuer à développer et faire connaître leur précieux «OR BLOND»!

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